Le tour du monde en huit films

Nouvelle saison de Connaissance du Monde


Micheline et René Piquet vous invitent au nouveau cycle de Connaissance du Monde, dont ils sont les relais à Calais depuis quarante et un ans.

Le très populaire Antoine ouvrira le bal avec eux.

Connaissance du Monde est une institution des salles obscures créée en 1945. Sa formule n’a jamais été modifiée : « À l’écran, un film ; sur scène, l’auteur ». Mais pas n’importe quel film, ni n’importe quel auteur. Tous ont en commun l’exploration, l’aventure ou plus simplement la découverte d’un coin du monde. Le réalisateur du documentaire commentant en direct les images, on peut difficilement faire mieux en termes d’interactivité avec le public. Ce réseau, actif dans 680 villes, peut aussi se targuer de compter quelques-unes des plus prestigieuses signatures du documentaire français.

Artisans de l’ombre

C’est pendant ses études d’instituteur, à Arras, que René Piquet découvre Connaissance du Monde. Ayant épousé une dentellière calaisienne, Micheline, c’est sur le littoral qu’il s’installe et les époux Piquet deviennent correspondants de Connaissance du Monde. Les correspondants locaux sont les artisans de l’ombre. Ce sont eux qui assurent la promotion des séances via la presse, qui distribuent prospectus et affiches, qui accueillent le conférencier, enfin qui gèrent la billetterie. Autant de tâches qu’il faut savoir assumer bénévolement mais, pour le couple Piquet, c’est d’abord un plaisir. Sans doute parce que Connaissance du Monde leur a fait côtoyer beaucoup de personnalités hors du commun telles qu’Albert Mahuzier (qui parcourait le monde avec sa femme et leurs neuf enfants), Roger Frison-Roche, Maurice et Katia Krafft (les volcanologues morts tragiquement au Japon en 1991) ou encore Christian Zuber, autrefois vedette de la télévision. Plus récemment la rencontre avec Sonia et Alexandre Poussin, célèbre pour leur Afrika Trek, les aura également marqués. Comme le disent Micheline et René, la personnalité d’un conférencier est peut-être plus importante que la qualité de son film. C’est ce que les spectateurs retiennent.

En quarante et un ans de présence dans le Calaisis, les séances de Connaissance du Monde se sont promenées du Daquin à Gérard-Philipe, en passant par l’amphithéâtre de l’IUT. Le rendez-vous est désormais établi au Gaumont, depuis six ans : « L’accueil y est formidable, ils font tout pour nous aider. La municipalité de Coquelles, aussi, nous aide bien pour la promotion » signalent les correspondants locaux. Car la communication, c’est bien ce qui leur donne le plus de fil à retordre : « De moins en moins de magasins ont la possibilité de mettre nos affiches sur leur vitrine. Ça ne se fait plus beaucoup… » D’où la difficulté à capter un autre public que celui des fidèles.

Au fil du temps, ils ont vu les techniques de filmage évoluer mais aussi les attentes des spectateurs se transformer : « De plus en plus, on vient voir les films de Connaissance du Monde pour se renseigner en vue d’un futur voyage. » Forts de leur expérience, ils savent que les conférences sur la Chine, la Corse, les chemins de Compostelle et la Grève seront les plus prisées par le public Calaisien : « Surtout Compostelle, il y a un vrai engouement en ce moment pour ça. »

Le temps de passer la main

Paradoxalement, Micheline et René Piquet n’ont jamais voyagé dans les pays lointains, leur préférant la France et nos proches voisins, en camping car : « Nous sommes ailleurs plus de la moitié de l’année ! » et les expéditions en fauteuil de Connaissance du Monde leur suffisent bien. Et puis, – ne le répétez pas -, Micheline a un peu peur de l’avion… Les efforts de Micheline et René Piquet séduisent en moyenne deux mille spectateurs par saison. Soutiens de Connaissance du Monde depuis quatre décennies, soit une carrière, ils aimeraient aujourd’hui passer la main : « Ce n’est pas que nous en avons assez, insiste le couple, mais il est grand temps d’apporter du sang neuf, de nouvelles idées capable de toucher un nouveau public. » Avis aux amateurs.

Grégory FAUCQUEZ