Fernand HAMAR (1869-1943)

Monsieur Fernand Joseph Job HAMAR naquit à Vendôme (Loir-et-Cher), le 15 juillet 1869. Né bien entendant, il fut atteint de surdité par suite de maladresses, pendant la guerre de 1870, tout enfant, il était chez la nourrice au hameau du Temple, au-dessus de Vendôme, à l’arrivée des Prussiens, ils ont installé leurs canons à 500 mètres de la demeure de cette nourrice. L’enfant eut le tympan abîmé par le bruit et le souffle des canons, ce sont les raisons que la famille connaît de cette infirmité.

École Nationale & Spéciale des Beaux-ArtsIl fut envoyé vers l’âge de 9 ou 10 ans à l’Institut national de jeunes sourds de Paris, rue Saint-Jacques, à Paris (ancienne Institution nationale des sourds-muets de Paris) pour y apprendre la sculpture.

Inscrit le 2 octobre 1886 [[habitant 23 rue de Turenne]] à l’Ecole nationale des arts décoratifs il s’y perfectionna jusqu’en 1890. Il suit les cours de sculpture mais aussi de nature et dessin antique. Il fut déclaré apte à se présenter au Concours des places « sculpture » de l’Ecole Nationale et spéciale des Beaux Arts en février 1889.

Reçu 23ème au concours de l’Ecole Nationale et spéciale des Beaux Arts le 4 mars 1890, il reçois l’autorisation de Jules Cavelier|Portrait de Jules Cavelier (1866) d’être de ses élèves dans son atelier le 9 mars 1890 [[Archives Nationales AJ52 236]].

Il eut comme professeurs Cavelier|Jules Cavelier (1841-1894), Barrias|Louis-Ernest Barrias (1841-1905) qui lui succède au même poste, Chatrousse et Choppin|Paul-François Choppin (1856-1937) qui était lui-même un statuaire sourd distingué (cela est détaillé dans le dictionnaire des artistes).

Il était l’aîné des trois enfants d’Alexis Hamar et de Marie Guillot, sa sœur Marguerite et son frère Maurice. Son père le poussa dans les études car il voulait lui donner un métier.

Il se maria en 1913-1914 avec Mlle Paulette Monsaigeon et ils eurent deux enfants : Patrice Hamar et Manon Hamar, épouse Tramond.

Atelier Jules CavelierM. Marius Dupont, son professeur de sculpture à l’Institution nationale des sourds-muets de Paris, rapporte le brillant départ de son ancien élève au salon de 1893. Il est de beaucoup le plus jeune des exposants de cette année.

M. Fernand Hamar [[habitant 108 rue Vieille du Temple (1892-1893)]] exposait au salon de 1893, un buste et un médaillon en terre cuite de Mes Neveux François, André et Jacques. Dans la Gazette des sourds-muets, M. Henri Gaillard, littérateur silencieux, mentionnait alors la maîtrise surprenante de cet article.

M. Fernand Hamar était le premier artiste sourd récompensé pour un buste, il était à 24 ans le plus jeune des exposants de ce salon.

En 1893, M. Fernand Hamar se représente une seconde fois au salon du Grand Palais et expose une Diane au repos (statuette en plâtre) [[Mention honorable]].
Sociétaire des artistes français dès 1894, il y remporte en 1895 [[habitant 10 rue Perceval (1894-1895)]] au salon des Champs-Elysées un médaille de 3e classe avec le Fauconnier ou « La chasse au faucon » (Statue de plâtre) [[E.Bénézit (1976)]]. Il exposait aussi un buste en terre cuite teintée de M. Chevalier [[Explication des ouvrages de peinture, sculpture … des Artistes vivants, Exposes au palais des champs élysées le 1er mai 1895]].

En 1896, il exposait au salon des Champs-Elysées l’Ouvrier tanneur, statue en plâtre et un buste en plâtre de M. Chevalier.

En 1898 [[habitant 12 rue du moulin de beurre (1896-1904)]], ce brillant artiste montait en loge pour le prix de Rome.

En 1899, il exposait à la Société des artistes français avec d’autres artistes sourds, Paul Choppin, Hippolyte Montille, Félix Plessis tandis que Hennequin, Le Carpentier, Despierres, Douglas, Tilden, statutaires et sculpteurs sourds préféraient s’absenter afin de préparer l’Exposition universelle de 1900. M. Fernand Hamar présentait deux œuvres en 1899, d’une part, une petite statuette de bronze Nicéphore Niépce, l’inventeur de la photographie, encore intitulée Le Soleil devenu peintre, d’autre part, un buste en bronze de M.B.

Auto-portraitEn 1900, M. Fernand Hamar obtenait une mention honorable à l’Exposition universelle, il ne présentait qu’un buste de femme à la Société des artistes français. Il était nommé officier d’Académie.
L’année 1900 connu l’achèvement de l’une des œuvres les plus remarquées de M. Fernand Hamar. L’inauguration de la statue du maréchal de Rochambeau eut lieu à Vendôme le 4 juin 1900. Le maréchal de Rochambeau, Donatien-Marie-Joseph de Vimeur, vicomte de Rochambeau, était né au château de Rochambeau, près de Vendôme, en 1755. Il fut tué à Leipzig en 1813. Il avait fait la campagne d’Amérique avec son père, soutenant George Washington et avait participé à une victoire d’importance dans la lutte des Américains pour la liberté en prenant York Town.

Cette statue orne le parc de la Maison-Blanche à Washington (depuis 1902), le jardin des Invalides à Paris (1933) et un parc de Newport (Etats-Unis) (1934). Depuis ont les retrouves à Vendôme (Loir et Cher) et à Paris (place Pierre 1er de Serbie).

En 1903, M. Fernand Hamar exposait un buste en bronze du comte de Rochambeau et une statuette en plâtre Hébé, en 1904, il produisait un cadre de médaillon en plâtre et un buste également en plâtre de M. Jacques Grooters.
En 1908, il présentait une Diane chasseresse et Le Triomphe de la Vérité, il participait au concours de la Caisse d’Epargne de Vendôme en 1909 et il envoyait au salon un haut-relief La Fortune et le Travail.

En 1912 [[habitant 226 Bd Raspail (1905-1936)]], M. Fernand Hamar réalisait pour le salon, un buste en terre cuite M. Jean Martelliere et un petit groupe en plâtre Surprise.

En 1912, il organisait le banquet de clôture du Bicentenaire de la naissance de Charles-Michel de l’Epée (1712-1789), fondateur de la première école publique et gratuite pour les sourds-muets. Une exposition d’œuvres d’artistes sourds français eut lieu en mai et en juin dans le jardin de l’Institution nationale des sourds-muets de Paris. M. Fernand Hamar y présentait Le Triomphe de la Vérité (en plâtre et en bronze), L’Aviation (en plâtre), Le Serment (en plâtre), L’Union, bas-relief (en plâtre), La Chasseresse (en plâtre) et La République française, buste (en plâtre).

A l’occasion de cette commémoration, M. Fernand Hamar était nommé officier de l’institution publique.En 1913, il exposait Mes Neveux (œuvre déjà présentée en 1893) et une Diane au Repos, statuette en plâtre et en 1914 Galanterie et Femme à la Pantoufle.

En pars 1921, un comité d’hommage des sourds-muets de France au Soldat Inconnu fut constitué une souscription lancée parmi les associations silencieuses permit de déposer une plaque gravée par M. Fernand Hamar, sur la tombe du soldat inconnu.

M. Fernand Hamar exécuta d’autres œuvres pour les monuments aux morts de Vendôme (1921), Freteval (1922).

Paule dans l'atelierEn 1928, le musée universel des sourds-muets recevait le médaillon de bronze de l’abbé Goislot, aumônier de l’Institution nationale des sourds-muets de Paris, le 29 août 1929, un décret du ministre de l’Instruction publique et des beaux-arts nommait M. Fernand Hamar, chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur.

Membre de diverses associations silencieuses, il participa très activement à l’association Amicale des sourds-muets de la Seine et de la Seine-et-Oise et des départements limitrophes fondée par M. Ferdinand Berthier en 1838, professeur sourd de l’Institution nationale des sourds-muets de Paris, graveur, historien et littérateur.

M. Fernand Hamar reçut pour son dévouement, les distinctions honorifiques de la Mutualité avec mention honorable en 1906, les médailles de bronze et d’argent. En 1936, la médaille d’or de la Mutualité lui était remise.

En 1937, M. Fernand Hamar créait pour l’Exposition internationale un médaillon de 3 mètres de diamètre intitulé L’Art.

C’est aussi en 1937 qu’il fonde, avec d’autres anciens élèves, l’association Amicale des anciens élèves de l’Institution nationale des sourds-muets de Paris.

Il fut élu président à l’âge de 67 ans et y est resté jusqu’à sa mort, le 10 mars 1943 à l’âge de 74 ans.

Il est inhumé à Vendôme, sa ville natale.

«Historique réalisé avec la collaboration de M. Yves Bernard, professeur, à l’Institut national de jeunes sourds de Paris, en 1987 et complété par M. G.Mahuzier, en 2008»

Biographie
Acte de naissance 1917
La famille Hamar La famille Hamar - 1930
Les écoles
Ecole Nationale des Arts Décoratifs Cavelier Feuille de Renseignement
Dossier des Beaux Arts Nature des concours Feuille de valeurs
The Silent Worker
Page 322 Page 323 Page 324
Deaf Persons in the Arts and Sciences
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